Performance & Danse > QUAI MAIN GRUE, 2019
         

QUAI MAIN GRUE

Performance de la compagnie Regard d'Orphée dans l'installation réalisée par Marie-Noëlle Deverre au Centre d'Arts Plastiques Fernand Léger de Port de Bouc dans le cadre des 36ème Journées Européennes du Patrimoine et de la 6ème Saison internationale du dessin contemporain - PAREÏDOLIE.

S’imprégnant de l’identité historique et culturelle de Port de Bouc, Marie-Noëlle Deverre lors d'une résidence de mars à septembre 2019, propose une mise en perspective nouvelle des fonds artistiques et archivistiques de la commune, dans le cadre du dispositif participatif « Les Nouveaux Collectionneurs de Port de Bouc ».

L'exposition Quai Main Grue au Centre d’arts Fernand Léger restitue la nature des recherches de Marie-Noëlle Deverre sur la gestuelle poétique du travail, en résonance avec l’histoire et la collection de Port de Bouc. Deux œuvres spécifiques, issues de cette résidence immersive, intègrent l’exposition parallèle « Odyssées » à l’espace Gagarine de Port de Bouc, en partenariat avec l’Artothèque de Miramas et le Fonds Régional d’art contemporain lors des 36èmes JEP. Ces deux œuvres font maintenant partie des collections artistiques de la Ville de Port-de-Bouc.

Lors de cette résidence, l'artiste tisse des liens avec des habitants de la ville et élabore des passerelles pour relier l’imaginaire nautique à la réalité incarnée du corps marin. Après avoir côtoyé des travailleurs de la mer rencontrés "à quai" (les pêcheurs des derniers chaluts, le dernier ramendeur de filets, un scaphandrier-archéologue, des dockers, les artisans d'une conserverie de poissons et de savoir-faire mythiques) elle se réapproprie leurs gestes pour constituer une chorégraphie ouvrière en métamorphose. Les estampes dont la particularité est d’être visibles à l'envers comme à l'endroit, sont une évocation de la nature du quai : une frontière entre l’eau et la terre, une interface entre deux mondes. L'artiste s'est prêtée au jeu d’observer ce quai depuis la terre mais aussi depuis la mer pour en voir les deux faces : le recto/verso. Ses estampes viennent questionner le corps imprégné de mer... Le quai est l’interface de toutes ces professions qui s’interpénètrent dans une chaîne historique ancestrale comme un ballet incessant entre permanence et devoir de mémoire.

Pour cette performance l'artiste propose à la compagnie Regard d'Orphée d'habiter l'installation Quai-Main-Grue, de revêtir des "dessins portables" sous la forme de tabliers imprimés. Les danseurs de cette compagnie locale atypique (dont certains membres sont également dockers) donnent à voir en les transfigurant des gestes qui leur sont familiers, ceux des travailleurs de la mer, par une chorégraphie qu'ils ont imaginée en lien avec les œuvres exposées, mais aussi avec leur propre histoire de vie et de travail.


¬ Voir le film de l'exposition sur le site de Immédiats dans la rubrique Le mur dans le miroir : http://www.immediats.fr/?p=13108.
¬ Voir quelques images de l'installation