Articles sur mon travail

Le travail de Marie-Noëlle Deverre est un Work in progress. Mollusca nux, co-réalisé avec Nicolas tourte, prolonge les recherches formelles entamées dans Vivarium variations, les tirant vers l’abstraction. Plaqués sur les parois de la vitrine enduite d’une épaisse couche de vaseline, les corps emmitouflés de tissu et d’emballage plastique semblent se liquéfier. Ce ne sont plus que des silhouettes aux contours diffus qui se meuvent au rythme lancinant d’une musique répétitive. Nous quittons un vivarium pour plonger dans un aquarium. Sous la lumière noire des néons, Marie-Noëlle Deverre et Nicolas Tourte se livrent à une étrange chorégraphie qui évoque un ballet de méduses tandis que sur la façade de l’immeuble sont projetées les images vidéo d’une langue géante léchant une vitre recouverte de glucose. De par la lenteur qu’impose le dispositif (les gestes sont freinés dans leur élan par la viscosité du corps gras), Mollusca nux aurait pu tout aussi bien s’intituler Traité de bave et d’éternité si le titre n’était déjà pris. Marie-Noëlle Deverre et Nicolas Tourte sont tous deux fascinés par les mutations du corps. De l’épiderme pour l’une, de l’organique pour l’autre. Contenance et contenu. La vitrine devient alors l’interface de leurs deux univers, leur permettant de traiter du corps dans sa globalité. La rencontre de leur médium respectif participe de cette symbiose, biologique et artistique. L’association Pygmalion espère ainsi, à travers de telles actions, contribuer au développement d’un réseau d’artistes afin qu’ils se rencontrent et se confrontent.

Association Pygmalion, Espace inter media Les Bains-Douches, à propos de la performance Mollusca Nux, 2010.

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